L'énurésie nocturne primaire isolée (ENPI)
Généralités
Sources : emmanuel Burguete dans la revue soins pédiatrie/ puériculture
L’énurésie nocturne est une affection caractérisée par la survenue la nuit de pertes d'urine involontaires et inconscientes chez l’enfant ou l’adulte.
L’énurésie peut avoir plusieurs causes:
- un sommeil trop profond,
- à un manque de maturité du réflexe de miction
- ou à un trouble psycho-affectif.
- Dans de rares cas, l’énurésie nocturne est en fait la manifestation d’une malformation de l’appareil urinaire.
L’énurésie nocturne est dite primaire si l’enfant a toujours mouillé son lit et secondaire si une période de propreté de 6 mois a été observée. Dans ce cas, la cause est souvent un trouble psycho-affectif.
Elle est dite monosymptomatique si elle est isolée, c’est-à-dire si elle n’est pas associée à une énurésie ou à des problèmes mictionnels diurnes.
Quelques chiffres pour tout savoir sur l'énurésie
10 à 20% des enfants en souffrent à 5 ans, 3 à 4% des enfants en souffrent à 10 ans, 1 à 2% des enfants en souffrent à 15 ans.
On estime qu’1 adulte sur 500 en reste affectée à vie! Les garçons en souffrent deux à trois fois plus souvent que les filles.
Causes
Les causes peuvent en être multiples : problèmes psychologiques, de sommeil ou proprement urologique (cystite). Une constipation y est assez fréquemment associé.
Deux gènes sur les chromosomes 12 et 13 ont été isolés dans certaines familles d’énurétiques, mais leur rôle réel n’est pas clair. Si l’un des parents était énurétique, il y a 44 % de chances que l’enfant le soit. Si les deux parents étaient énurétiques, il y a 77 % de chance que l’enfant le soit. Un enfant énurétique a respectivement une probabilité de 23 % et 35 % d’avoir une mère ou un père anciennement énurétique.
Examen
Un examen clinique permet d’éliminer les arguments en faveur d’une maladie neurologique.
De manière systématique, un examen cytobactériologique des urines (prélèvement de manière stérile d’un échantillon d’urines pour examen au microscope et mise en culture) est fait de manière à éliminer une infection urinaire. L’absence de sucre dans les urines permet d’éliminer un diabète.
Si l’énurésie est également diurne, un avis spécialisé est nécessaire. L’échographie vésicale permet d’évaluer le volume de la vessie et son résidu (volume après miction). Une exploration urodynamique peut être parfois proposée.
Traitements
Règles hygiéno-diététiques et abord comportemental
Il s’agit du traitement de première ligne dans l’énurésie isolée ; il est efficace dans 30 % des cas. Différentes mesures hygiéno-diététiques sont préconisées : il est ainsi conseillé de favoriser la miction avant le coucher, d’éviter les boissons dans les deux heures qui précèdent celui-ci. Il est préconisé d’adopter une attitude visant à dédramatiser la situation et à responsabiliser l’enfant (explication de la physiologie de la miction, tenue d’un calendrier de propreté, participation de l’enfant au nettoyage, abolition des couches protectrices). En revanche, les brimades, moqueries et réprimandes sont à éviter de même que la pratique de levers nocturnes systématiques, qui désorganisent le sommeil de l’enfant.
Le traitement d’une constipation associée peut aider à la résolution du problème.
Traitement ostéopathique:
L'objectif de ce traitement chez l'enfant et l'adulte est de restaurer la mobilité des différents tissus (ventre, colonne vertébrale, tête, etc.) afin que la commande nerveuse de la vessie, le tonus musculaire général soit le plus adapté possible.
Systèmes d'alarme
Il existe différents systèmes d’alarme commercialisés qui amènent à un réveil de l’enfant dès le tout début de la miction nocturne. Ils fonctionnent sur le principe de la conductivité électrique de l’urine qui agit comme un interrupteur et enclenche une sonnerie. Ces systèmes ont fait la preuve de leur utilité dans le traitement de l’énurésie primaire monosymptomatique.
Traitements médicamenteux
Le traitement médicamenteux ne doit pas être prescrit en première intention et sera discuté en cas d’échec des mesures générales et lorsque l’énurésie devient mal tolérée par l’enfant ou l’adolescent. Il convient de retenir deux médicaments : la desmopressine et l’oxybutinine. Les antidépresseurs tricycliques (imipramine et clomipramine) ne sont plus indiqués dans l’énurésie chez l'enfant en raison de leurs effets secondaires potentiellement graves. Seule la desmopressine, qui est un analogue structural de l’arginine vasopressive de synthèse (hormone antidiurétique ou ADH), à l’indication dans le traitement de l’énurésie isolée avec une efficacité démontrée. Elle aurait pour action principale de diminuer la diurèse nocturne en augmentant la réabsorption d’eau au niveau du tube collecteur du néphron. Son effet secondaire principal serait la survenue d’une baisse sanguine du taux de sodium (hyponatrémie) qui peut être prévenue en recommandant de ne pas boire entre la prise du comprimé et le sommeil. L’oxybutinine est indiquée dans l’énurésie associée à des troubles mictionnels diurnes à type d’instabilité vésicale (impérisosités mictionnelles et fuites urinaires. Elle agit sur le détrusor en diminuant l’amplitude des contractions non inhibées de la vessie et augmente ainsi sa capacité fonctionnelle.
Divers
L’acteur américain Michael Landon (Charles Ingalls dans « La petite maison dans la prairie »), énurétique durant son adolescence, a produit et interprété un film sur ce sujet : « The Loneliest Runner », où un étudiant de 18 ans arrive à guérir de ce handicap, malgré les quolibets de ses condisciples, grâce à la course de fond.
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